mardi 12 février 2013

Les enfants soldats, connaissez vous ?

A l'occasion de la Journée Internationale des Enfants Soldats, Armelle, jeune ambassadrice Unicef, revient sur leurs tristes situations qui motivent son engagement. L'article complet a été publié dans le journal du lycée Berthelot à Saint Maur des Fossés (94).


De telles innocences dans de telles ténèbres, une telle pureté dans un tel embrassement, ces anticipations sur le ciel ne sont possibles qu'à l'enfance, et aucune immensité n'approche de cette grandeur des petits. Victor Hugo 
Le 12 février a lieu la Journée Internationale des enfants-soldats. Une journée entière (mais si peu en fin de compte) dédiée aux milliers d’enfants qui, tout autour du globe, sont soumis à des groupes armés. Etiez-vous au courant de cette manifestation ? Y avez-vous participé, avez-vous été sensibilisé sur cette réalité, ne serait-ce que le temps d’une journée ? Je suppose que, pour la plupart d’entre vous, la réponse est non. Bien sûr, de nombreuses personnes sont dans ce cas. Mais justement, trop de gens ignorent ou pire, oublient, l’enfer que ces enfants vivent. Or, il serait temps d’y remédier.
Pour la Convention internationale des Droits de l’enfant, un enfant-soldat se définit comme «  un être humain âgé de moins de 18 ans, recruté par une armée ou participant simplement à un conflit armé ». Il ne se trouve pas forcément sur les lieux de combats, mais il peut également être espion, garde du corps, gardien, « détecteur de mines », porteur, messager,  esclave sexuel (c’est le cas de beaucoup de filles)… On compte plus de 20 pays où divers groupes armés instrumentalisent ainsi des enfants et près de 250 000 d’entre eux sont concernés à l’heure actuelle, selon l’Organisation des Nations Unies.
Pour les groupes armés qui les utilisent, les enfants constituent des soldats extrêmement efficaces : ils coûtent moins cher qu’un adulte en nourriture et matériel, et surtout, comme en témoigne un ancien enfant soldat congolais : « les enfants, ce sont les meilleurs combattants du siècle, mon cher frère. Ils ont plus d’énergie que les vieux. Ils résistent, sans ressentir la douleur physique. » Un enfant est de plus très manipulable, et il distingue mal les limites face au danger, et celles du « bien » et du « mal ». Tout d’abord, par son jeune âge, mais aussi parce que les groupes armés les endoctrinent en excitant leur haine contre certaines populations.
Comme l’explique l’UNICEF organisation internationale qui défend  les droits des enfants partout dans le monde  sur son site Internet, beaucoup de ces enfants ont été recrutés par la force : la plupart du temps, leurs familles sont assassinées sous leurs yeux, et on leur laisse le « choix » entre subir ce sort ou rejoindre les troupes. Mais  l’extrême pauvreté, la précarité des déplacés ou des raisons sécuritaires (lors d’une guerre civile et de la destruction de villages, rejoindre un groupe armé peut paraître sécurisant aux premiers abords pour des enfants déroutés) peuvent inciter certains à prendre les armes « volontairement ». Souvent forcés d'être à la fois témoins et acteurs de la violence, tout en étant eux-mêmes abusés, exploités, blessés ou tués, ces enfants sont privés de tout droit, avec des conséquences physiques et psychologiques graves.
C’est pourquoi cet article n’a pas seulement pour objectif de mettre en relief la question des enfants-soldats mais surtout de faire connaître les moyens dont nous disposons pour la résoudre. Car oui, il en existe. L’UNICEF œuvre depuis de nombreuses années pour la libération et la réinsertion des enfants-soldats et ce dans de multiples pays. C’est un processus complexe qui doit accompagner les enfants dans leur vie quotidienne ainsi que dans leurs projets d’avenir, car ils restent traumatisés par ce qu’ils ont vécu. Cela est difficile à mettre en œuvre et nécessite des fonds parfois insuffisants, mais plus de 100 000 enfants ont été libérés et réinsérés dans leurs communautés depuis 1998, et ce dans plus de 15 pays différents affectés par un conflit armé.
Vous pouvez contribuer à ces actions. L’UNICEF organise souvent des manifestations et des campagnes afin de réunir des dons pour soutenir les programmes d’aide aux enfants-soldats. Un programme de Jeunes Ambassadeurs UNICEF, dont je fais partie avec une autre élève de Berthelot, existe également. Notre rôle est de relayer les actions de l’UNICEF, d’y participer et d’en organiser à notre échelle dans notre lycée . Nous avons d’ailleurs l’intention d’en monter au lycée dans les mois à venir, et nous espérons que vous nous soutiendrez à ce moment là. Afin de ne plus assister à la situation des enfants du monde en ayant la sensation frustrante d’être impuissant, et ne pas continuer à lire les nouvelles internationales le cœur serré, mais essayer d’intervenir.
Vous aussi pouvez décider de changer les choses, et réellement vous investir. Parce que les enfants représentent l’avenir du monde. Un enfant qui est élevé dans la terreur et la violence deviendra un adulte insensible, éduqué pour haïr. On ne pourra peut-être jamais le guérir des sévices psychologiques qu’il a subis. La situation d’un enfant-soldat, insoutenable pour sa personne et sa famille, concerne donc aussi, à long terme, toute la société. J’exprime ici un avis personnel, mais qui j’espère est partagé, en disant que je n’ai pas envie de voir notre monde devenir un monde où ces pratiques violentes seraient banalisées. Or, en nous engageant dès à présent, parce que l’âge n’est pas une barrière, nous pouvons élever notre voix, exprimer notre vision de l’avenir, aider à sauver des vies, à protéger des valeurs. Nous pouvons faire la différence, même à notre niveau. L’union fait la force, et en matière de droits de l’Homme ce proverbe prend tout son sens.

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